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Qu'est-ce que l'interopérabilité en informatique et les enjeux pour les entreprises ?



Actualités  |  30/04/2021

Vous avez tenté de transmettre un document à l’Administration, mais ce dernier n’a pas pu être lu ?  Ou encore vous avez tenté de transmettre une facture à votre client, mais il ne peut pas lire le fichier ?

Ce genre d’incident à plusieurs conséquences : cela peut entraîner du retard dans le processus et donc des sanctions de la part des organismes compétents ou encore vous obligez à saisir manuellement les informations dans un fichier Excel ou Word, par exemple, afin de pouvoir l’envoyer.

Pourtant, l’interopérabilité vous permet d’éviter ce type de situations.

Dans cet article, on vous explique :

  • Ce qu’est l’interopérabilité en informatique ?
  • Et les enjeux pour les entreprises

 

Que signifie "interopérabilité" ?

Que signifie "interopérabilité" ?

Définition

L’interopérabilité définit un ensemble de systèmes capables de fonctionner et communiquer ensemble sans barrière (sémantique, syntaxique, technique, …).

Il existe plusieurs niveaux d’interopérabilité, selon EIF (European Interoperability Framework). Ces niveaux permettent de définir des standards ou normes sur lesquels les acteurs doivent s’accorder afin de pouvoir échanger des données sans restriction.

Les niveaux d’interopérabilité

Pour pouvoir échanger, se comprendre et communiquer les parties prenantes doivent utiliser un langage commun. D’où la notion d’interopérabilité. Comme évoqué précédemment, il existe différents niveaux d’interopérabilité qui vont déterminer des normes standardisées de communication qui vont s’appliquer dans un certain contexte.

Niveau politique

Pour que cela fonctionne, les parties prenantes doivent avoir une vision partagée, une stratégie qui tend vers le même but, etc.

Niveau juridique 

Fait référence à la conformité des échanges par rapport au cadre légal (droit national, confidentialité, etc.) et aux accords contractuels (modalité des échanges, etc.).

Niveau organisationnel 

Fait référence au fonctionnement d’une organisation à travers les processus, les compétences et les connaissances.

Niveau sémantique 

Le terme " sémantique " fait référence à la signification des mots. Ainsi, l’interopérabilité au niveau sémantique est l’entente des parties prenantes sur la définition d’un mot.

Niveau technique 

Au sein de ce niveau, on va distinguer deux parties, la partie « protocole d’échanges » en référence à la transmission des données. Et la seconde partie « syntaxe » en référence aux formats techniques (structure, codification, etc.).

 

Pour comprendre ce qu’est l’interopérabilité dans le contexte informatique, il nous faut comprendre la notion de système d’information.

 

Qu’est-ce qu’un système d’information ?

Qu’est-ce qu’un système d’information ?

Un système d’information ou SI se caractérise par la collecte, le stockage, le traitement et la communication d’information relative à la gestion de l’entreprise, dans notre contexte. Le SI permet de restituer une information au bon moment et au bon format.

Ainsi pour revenir à la définition de l’interopérabilité en informatique, on peut la définir comme la capacité qu’ont deux SI ou plus à communiquer sans restriction.

Le règlement général d’interopérabilité ou RGI

Le règlement général d’interopérabilité ou RGI

Qu’est-ce que le Règlement général d’interopérabilité ?

Le règlement général d’interopérabilité permet de délimiter les règles qui vont favoriser l’interopérabilité des systèmes d’information de l’administration. Cette délimitation se fait à travers un ensemble de normes.

Le périmètre d’action du règlement :

  1. Les échanges entre les autorités administratives (A2A)
  2. Les échanges entre les autorités administratives et une entreprise (A2B)
  3. Les échanges entre autorités administratives et un citoyen (A2C)

 (cf schéma).

schéma périmètre du Règlement général d'interopérabilité

(source : règlement général d’interopérabilité )

 

Ainsi, le RGI va mettre en lumière les normes communes à mettre en œuvre pour assurer l’intéropérabilité dans le périmètre évoqué précédemment.  

Le choix des normes effectué par le RGI se fait sur la base de plusieurs critères que nous allons détailler.

Les critères de l’interopérabilité du règlement général d’interopérabilité

Pour qu’un dispositif soit considéré comme étant interopérable, il doit répondre aux six critères définis par le règlement général de l’interopérabilité.

Voici les critères d’une norme interopérable, selon le RGI :  

  • Ouvert : la norme est considérée comme étant ouvert si elle est gratuite, complète, publique, et sans contrainte d’accès et de mise en œuvre. De plus, elle doit être libre de droit et mise en œuvre par une organisation à but non lucratif. Son évolution doit être transparente, ouverte et accessible. Un dernier point important sur ce premier critère, la norme doit être compatible avec des logiciels libres ou propriétaires.
  • Pertinent: pour ce second critère, il s’agit de mettre en lumière l’utilité de la norme et que cette dernière soit reconnue sur le marché. La norme doit être nécessaire et simple à intégrer.
  • Mature : la maturité de la norme doit être prouvée par son utilisation dans un contexte réel et son implémentation au sein des infrastructures technologiques.
  • Indépendant : il ne doit pas avoir de contrainte d’acquisition ou technologique ou encore matérielle.
  • Facile à déployer : la mise en œuvre ne doit pas être contraignante et engendrer des coûts.
  • Soutenue par l’industrie : la norme doit avoir une solide réputation dans son domaine.

 

C’est donc à partir de ces six critères que le règlement général d’interopérabilité va déterminer le langage commun à adopter afin de pouvoir échanger avec les administrations et les autres entreprises.

 

D’où viennent les normes d’interopérabilité ?

D’où viennent les normes d’interopérabilité ?

Il faut bien noter que ce n’est pas le RGI qui crée les normes, ces dernières proviennent d’organismes de standardisation ou de normalisation internationaux dont la réputation n’est plus à faire ainsi que d’organismes publics.

Voici le récapitulatif des organismes en question :

Sigle

Nom

AFNOR

Agence Française de Normalisation

 

AFS

Archives Fédérales Suisse

 

BnF

Bibliothèque nationale de France

 

CEN

Comité Européen de Normalisation

 

DSS

Direction de la Sécurité Sociale

 

DISIC

Direction Interministérielle des Systèmes d’Information et de Communication

 

ECMA

European association for standardizing information and communication systems

 

ETSI

European Telecommunications Standards Institute

 

IEEE

Institute of Electrical and Electronics Engineers

 

IETF

The Internet Engineering Task Force

 

ISO

Organisation Internationale de Normalisation

 

OASIS

Organization for the Advancement of Structured Information Standards

 

OGC

Open Geospatial Consortium

 

OIF

OpenID Foundation

 

SIAF

Service Interministériel des Archive s de France

 

UIT

Union internationale des télécommunications

 

W3C

World Wide Web Consortium

 

Xiph

Association à but non lucratif pour le développement de protocoles et logiciels libres

 

(source : règlement général d’interopérabilité )

 

C’est à travers plusieurs concertations avec les organismes que le RGI peut proposer des standards qui vont garantir l’interopérabilité.

Voyons ensemble les standards retenus.

 

 

Quelles sont les normes ou standards définis comme "interopérables" ?

Quelles sont les normes ou standards définis comme "interopérables" ?

Dans les tableaux ci-dessous, se trouvent les normes définies par la RGI comme étant interopérable.

Les standards techniques

 

Niveau

Catégorie

Sous-catégorie

Standards

Technique

Réseau

 

IPv6, IPSec

 

Technique

Transport

 

TCP, UDP, NTP, RTP, SRTP, RTCP, TLS (SSL)

 

Technique

Session

 

SSH

 

Technique

Application

Transfert

HTTP, HTTPS, CORS, FTP, SFTP, R66, AMQP, AS2

 

Technique

Application

Exploitation

DNS, DNSSEC

 

Technique

Application

Accès

LDAP, LDAPS

 

Technique

Application

Multimédia

RTSP, H.323, SIP, MGCP

Technique

Application

Messagerie

SMTP,SMTPS, S/MIME, POP3, POP3S, IMAP4, IMAP4S, XMPP, XMPPS, WebRTC

 

Technique

Service

Identité & authentification

OpenPGP, SAMLv2.0, Oauth 2.0, Open ID connect

 

Technique

Service

Service web

SOAPv1.2, WSDL, UDDI, MTOM, XOP, WS-Security, WS-Addressing, InterOPS

 

Technique

Service

Orchestration de service

WS-BPEL, WS-CDL

 

Technique

Service

Géospatial

WMSWFS, TJS, WMTS, CSW, WCS, WPS,

 

(source : règlement général d’interopérabilité )

 

 

Les standards syntaxiques

 

Niveau

Catégorie

Sous-catégorie

Standards

Syntaxique

Encodage

Caractère

UTF-8

 

Syntaxique

Encodage

Compression

Bzip2, gzip, ZIP, 7z, TAR

 

Syntaxique

Document

 

ODF, OOXML, DocBook, PDF, PDF/A, EPUB3

 

Syntaxique

Web

 

HTML, CSS, Internet media type, ATOM, APP, Javascript, CMIS

 

Syntaxique

Structuration des données

 

XML, EXI XSD, JSON, OData, LDIF, RDF, OWL2, SPARQL, KML, DOM, SIARD, XMI, OAIS, SEDA

 

Syntaxique

Structuration des données

Description d’api

YAML, RAML

 

Syntaxique

Structuration des données

Identifiant

URI, ARK, ISNI

 

Syntaxique

Structuration des données

Géospatial

Shapefile, GeoJSON, GeoSpatial-Metadata, GML

 

Syntaxique

Structuration des données

Carnet d’adresse

vCard

 

Syntaxique

Structuration des données

Calendrier

iCalendar

 

Syntaxique

Traitement de données structurées

 

XSLT, XPath, XLink, XQuery, XInclude, XPointer, XML Signature

 

Syntaxique

Traitement de données structurées

Géospatial

OpenLS, OWS Context, SLD

 

Syntaxique

Multimedia

Conteneur vidéo

MPEG-TS, MP4, MKV, WebM

 

Syntaxique

Multimedia

Codec vidéo

VP8, VP9, H.264, H.265

 

Syntaxique

Multimedia

Conteneur audio

OGG

 

Syntaxique

Multimedia

Codec audio

Opus, MP3, Vorbis, AAC, FLAC

 

Syntaxique

Multimedia

Image

GeoTIFF, PNG, JPEG, SVG

 

Syntaxique

Signature

 

PAdES, XAdES, CAdES, ASIC

 

Syntaxique

Messagerie de sécurité

 

IDMEF, IODEF

 

(source : règlement général d’interopérabilité )

 

 

Les enjeux de l’interopérabilité pour les entreprises

Les enjeux de l’interopérabilité pour les entreprises

Le contexte

Dans la gestion administrative, les entreprises sont amenées à échanger avec d’autres organisations (des entreprises, les autorités administratives).

Dans un souci d’optimisation des ressources humaines et financières, les entreprises optent de plus en plus pour des solutions de gestion type ERP, SIRH, paie, etc.

Ces outils leur permettent d’avoir des données fiables pour la gestion de l’entreprise ainsi qu’une base de données unique.  

Ainsi, c’est à travers les données intégrées au sein du système d’information du logiciel de gestion que les entreprises vont échanger avec les acteurs de leur environnement (clients, prestataires, administrations) : facturations, propositions commerciales, paie, DPAE, etc.

De ce fait, il est indispensable que les données transmises d’un SI à un autre soient lisibles par un logiciel différent que l’émetteur.

C’est dans ce cadre que l’interopérabilité est indispensable, car elle permet de garantir la communication entre deux logiciels.

 

Les différents enjeux de l’interopérabilité pour les entreprises

Enjeu financier de l’interopérabilité

Avec de normes et standards reconnus, un éditeur de logiciels n’a pas besoin d’effectuer des développements spécifiques pour chaque langage de logiciel. Ce qui engendrait des coûts et influencerait grandement les prix des logiciels.

Enjeu de "liberté "

L’interopérabilité permet à chaque acteur d’être libre sur le choix de sa solution informatique tout en garantissant un échange fluide entre les logiciels.

De ce fait, chaque entreprise est libre de choisir le logiciel de gestion qui lui convient et continuer à pouvoir transmettre des informations aux différentes entités (fournisseurs, clients, administration).

Enjeu de cohérence de l’information

Un seul logiciel ne peut pas gérer tous les besoins d’une entreprise. Ainsi, ces dernières utilisent d’autres logiciels pour compléter.

Par exemple un SIRH et un logiciel de paie.

Pour fonctionner ensemble, les deux logiciels doivent être interopérables et donc avoir le même protocole afin de pouvoir enrichir et transférer les données d’un système d’information à un autre de façon cohérente.

Enjeu de temps

Avec des logiciels interopérables, l’utilisateur n’a pas besoin d’effectuer la tâche une seconde fois.

Prenons un exemple, Tradeshift ! Ce nom vous est sans doute familier car certains de vos clients l’utilisent pour gérer leurs factures fournisseurs.  Dans ce cas de figure, sans interopérabilité entre votre ERP et Tradeshift, vous devez saisir manuellement la facture de votre client ce qui est assez ironique lorsque l’on dispose d’un ERP.

En plus du temps de perdu à ne pas avancer sur un projet à plus forte valeur ajoutée, vous n’excluez pas les risques d’erreurs.

C’est à ce moment-là que l’interopérabilité entre en jeu, car elle permet à votre ERP et à Tradeshift de communiquer entre eux.

 

Pour conclure sur l’interopérabilité en informatique et ses enjeux pour les entreprises

L’interopérabilité en informatique se caractérise par la capacité de plusieurs systèmes à communiquer entre eux grâce à un protocole commun.

Le RGI a déterminé, en fonction de six critères, des normes communes pour les logiciels, permettent de garantir l’interopérabilité.

Ainsi, des organismes différents peuvent s’échanger des informations sans contrainte. Par exemple un ERP et la plateforme de l’URSSAF pour une DPAE.  

Dans leurs activités quotidiennes, les entreprises sont amenées à échanger de nombreuses données avec des acteurs de leur environnement (fournisseurs, clients, administrations, etc.).

C’est dans cette phase que le RGI intervient en déterminant des normes de langage. Ces normes permettent aux entreprises d’avoir le choix du logiciel et d’assurer le transport des informations avec d’autres parties prenantes.

L’interopérabilité présente de vrais enjeux pour les entreprises en termes de coût, de liberté, de cohérence et de gain de temps.  

 

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